vendredi 31 août 2012

Un peu d'adrénaline dans votre vie

Nous avons passé des vacances époustouflantes de nouveauté et riches en sensations fortes. Je suis convaincue qu'à partir de maintenant, nous allons avoir du mal à revenir à la réalité. Partir en vacances en chambre d'hôtel va devenir la chose la plus ennuyeuse au monde. Nous sommes changés à jamais. C'est dur, la vie. 

Non, je ne souffre pas de dédoublement de la personnalité. Nous, c'est mon homme et moi, que nous appellerons G, par souci d'anonymat. Et non, il ne s'appelle ni Gontrand, ni Gonzagues, ça sonnerait pas bien "Gontrand et Nomé".

Ils ont même essayé de me faire manger un chapeau
qu'ils avaient piqué à la Reine d'Angleterre,
un jour qu'elle était passée là par hasard.
Nous avons déjà essayé les vacances sauvages. Nous prenions une tente, un réchaud, une table de camping, un matelas pneumatique, des vêtements de rechange, à manger et nous allions sur un emplacement préalablement réservé dans un camping ombragé avec piscine. Je sais : de la pure folie. Nous avons le goût du risque. C'est comme ça que G a développé un nouvel art martial super efficace pour tuer les insectes en plein vol. Impressionnant, je vous assure. Encore plus risqué, il nous arrivait de prendre la voiture pour nous rendre au supermarché local, inconscients que nous sommes. Sans être vaccinés ni nous être informés au préalables des risques sanitaires dans les Alpes Maritimes, nous partions insouciants au contact des locaux, prêts à découvrir leurs mœurs et leur culture. 
Nous avons eu du mal à le retrouver,
il était là incognito.
Mais finalement, ça n'était pas assez pour nous. Nous avons survécu à leur nourriture, leurs bestioles, et nous avons même réussi de façon étrangement naturelle à rentrer en communication avec les indigènes. Ca n'était pas assez d'aventure. Nous sommes donc naturellement partis à la recherche de plus d'adrénaline. Avons même réussi à remonter la piste de notre vénéré Jack Bauer, qui poursuivait des terroristes en flagrant délit de port de crocs en pleine rue et en plein jour.
Nous avons finalement pu rejoindre son domicile. Malheureusement pour nous, c'était la pub. Du coup, il était parti faire caca. Parce que ce pauvre Jack, il n'a le droit de manger, boire et faire ses besoins que pendant la pub. Le reste du temps, 24h/24, il doit courir après des terroristes plus vils les uns que les autres et en plus, il est filmé. De quoi péter un câble. Nous avons préféré nous éclipser avant qu'il découvre que nous avions fraternisé avec des indigènes portants eux aussi des crocs. Il aurait pu devenir vraiment méchant.

G & The S en exploration d'un lieu très secret
du Nord de l'Angleterre : une partie du mur
d'Hadrien non encore foulée avant nous.
L'année suivante, toujours plus aventureux, nous avons décidé d'aller voir ce qui se passait dans le Nord. Loin, là-bas, près du mur d'Hadrien. Pour commencer, nous avons pris l'avion. Nous espérions secrètement que notre ami Jack serait là pour tenter de détourner un détournement d'avion. Mais non. Même pas. Nous étions entourés de gens étranges avec des oreilles toutes rondes et noires sur le haut de la tête. Ils avaient l'air un peu sonnés. Nous avons entendu qu'ils venaient de Disneyland. Avons décidé qu'on pourrait y faire un tour un de ces quatre, pour mener l'enquête. Aurions presque fait demi-tour si notre agent infiltrée ne nous attendait pas pour notre mission chez les Geordies. Notre agent infiltrée - nous l'appellerons The S pour plus de commodité - avait réussi à se faire accueillir chez l'habitant et pouvait de ce fait observer les mœurs indigènes en toute tranquillité. Elle a pris d'immenses risques en se familiarisant avec le supermarché et la nourriture locale. En quête de sensations fortes, nous avons bien évidement fait de même. Nous avons même été jusqu'à côtoyer des habitants à quatre pattes et à partager avec eux - plus ou moins volontairement - notre maigre pitance durement acquise. G a même été jusqu'à essayer de conduire une voiture du mauvais côté de la route. Nous n'avons même pas eu d'accident. Bizarrement, là-bas, tout le monde fait ça. Finalement, on était un peu déçus.

nous avons tout de suite lu dans ses yeux
que quelque chose clochait
A part la côte sauvage où j'ai vaguement essayé de me noyer l'année dernière en mettant les pieds dans l'eau - c'est vous dire si c'est dangereux, même G n'a pas osé y mettre les pieds, c'était trop de sensations fortes pour lui - nous n'avons pas fait grand chose pour notre dose d'adrénaline. Nous avons donc décidé cette année de réitérer notre immersion entre le 17 et le 33, pays oh combien réputé pour sa dangerosité. Et nous n'avons pas été déçus. A peine arrivés à Bordeaux, nous avons rencontré un cheval apeuré au pied d'une piste de pétanque géante. Autour de lui, des mecs se roulaient par terre dans une piscine. Nous avons tenté d'interroger l'équidé, mais il ne semblait pas disposé à nous répondre. Nous avons supposé qu'il était sous l'emprise d'un quelconque psychotrope puissant. Immédiatement, nous avons voulu nous en procurer pour avoir de nouvelles sensations fortes. Nous avons donc remonté la piste que semblait indiquer le cheval jusqu'à un parc. Il avait l'air tout à fait normal, ce parc, au premier abord. Sans doute une couverture pour que les flics l'évitent. Mais nous nous y sommes tout de même aventurés. Et nous n'avons pas été déçus !
une main géante
protégeait l'objet
de notre enquête
Dans ce parc, il y avait plein de bouteilles géantes. Nous n'avons malheureusement pas pu nous approcher assez pour tenter d'en ouvrir une discrétos. Nous avons bien essayé de faire diversion, de jouer les touristes en allant photographier les oies et en visitant le jardin botanique, mais rien n'y faisait, les autochtones ne quittaient pas les lieux. Nous restons convaincus que ces objets disséminés dans le parcs contenaient le précieux psychotrope qui faisait se rouler les gens au pied de chevaux apeurés, mais nous n'avons pas pu le tester. C'est quand même dommage.
A fond dans notre immersion, nous avons même décidé de prendre le tram, pour écouter un peu les conversations et voir si nous pouvions trouver une piste nous indiquant comment récupérer du psychotrope bordelais. Apparemment, là-bas, ils appellent ça du vin. C'est finalement dans une grande surface locale que nous avons pu nous en procurer une bouteille. Malheureusement, quand nous avons voulu essayer la substance magique avec des amis, cela ne nous a pas donné envie de nous rouler dans un bassin ni de faire peur aux chevaux - il y en avait pourtant aux alentours. Autant vous dire que nous étions déçus.

Finalement, nous étions prêts à rentrer à la maison un peu frustrés de notre aventure. Les sensations fortes n'avaient pas été au rendez-vous, nous projetions même d'aller faire un tour dans les Vosges la semaine suivante - c'est vous dire si nous étions désespérés. Et là, au moment où nous nous y attendions le moins, l'impensable miracle s'est produit. Nous avons eu une montée d'adrénaline sur le chemin du retour. Une sensation incomparable. Mieux que de courir après Jack Bauer ou d'enquêter sur les Geordies. Nous avions tout d'un coup un aperçu magnifique de ce que ça fait que de braquer une banque juste pour le plaisir des sensations fortes. Que je vous explique, vous allez être jaloux.

Il faut savoir en préambule que la voiture de G a un moteur de vitre qui ne fonctionne plus, et bien évidemment, c'est côté conducteur. Cela oblige donc à ouvrir la portière à chaque fois que l'ont doit prendre un ticket ou payer quelque chose. Je suis au volant au moment de repartir. Nous nous arrêtons au péage. Un ticket sort de la machine à ticket. Je me gare, tranquille. Prends le temps de me détacher, de mettre le point mort et le frein à main. G me dit de me dépêcher quand même mais il n'y a personne derrière pour klaxonner et je vais me taper au moins 2h de route avant le prochain arrêt, j'en profite. Un peu trop. La machine, peu patiente, ravale le ticket. Qu'à cela ne tienne, curieuse et pleine de ressources, j'appuie sur le gros bouton marqué "ticket" et la machine me revomit le bout de papier. La barrière se lève. Je remonte en voiture, tend l'objet tant désiré à G. Et là, le feu passe au rouge. Je regarde G, lui dis
- Tiens c'est bizarre, le feu est passé au rouge
- Ouais ben dépêche-toi
Et me voilà à devoir démarrer alors que je n'ai même pas encore bien rattaché ma ceinture. Et là, à peine avons nous franchi le feu qu'une sirène d'alarme se déclenche. Comme si nous venions de cambrioler le machin. Après un instant d'hésitation, je rattache ma ceinture et nous décidons de filer à toute allure en direction de la maison - nous avons roulé à 130km/h sur autoroute, de la pure folie. Mais quelles sensations fortes, de déclencher la sirène d'alarme du péage !

Arrivés à l'autre bout, nous devions payer, sans doute le prix pour l'animation du début du parcours. Nous étions très déçus de l'organisation car aucun bruit strident n'a retenti. Pour tromper notre déception et afin de prolonger les vacances avant de rentrer, nous avons décidé de tenter l'intoxication alimentaire en allant au Mac Ré du coin. Nous n'avons même pas été malades. Les voyages d'aventure, c'est plus ce que c'était.

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