Tiens ce titre me rappelle le jeu « la
ville infernale » auquel je jouais sur le vieil Amstrad de mon
père, ce labyrinthe diabolique où les murs étaient représentés
par des feux rouges et où l’on finissait toujours par tomber en
panne d’essence avant de sortir de la ville. Sur une fantastique
musique qui, si ma mémoire ne me trompe pas, reprenait les jolies
colonies de vacances en 2 tons, le « game over » nous
retraçait notre trajet en indiquant « vous êtes tombé en
panne d’essence » à moins que l’on ne se soit fait arrêter
par les flics pour x raison et que l’on termine en prison. La
conclusion de cette affaire était : « la prochaine fois,
prenez le train ! ».
Après cette magnifique introduction
totalement hors de propos, je voulais t’en parler, du train. Il est
vrai que maintenant, avec le TGV, pour la modique somme d’un bras,
ou des yeux de la tête, on se retrouve en moins de deux heures à
Paris – de chez moi, en tous cas. Devant répondre à une
invitation en week-end dans la seule ville de France si l’on en
croit ses habitants, Mister G et moi avons donc joyeusement réservé
nos places par Internet. Arrivés sur le quai, nous avons eu le
plaisir de découvrir qu’il n’y avait aucune machine pour nous
arracher un membre ou deux en guise de paiement, malgré le prix
presque attractif coûtant à peine deux fois les prix péages +
essence si nous l’avions fait en voiture. C’était un piège !
Mister G et moi avons l’habitude du
TGV. Nous voyageons le plus léger possible, prenant le risque d’être
sales tout le week-end si par malheur nous faisons une tâche sur nos
vêtements le premier jour, n’emmenant que le strict nécessaire en
respectant une formule mathématique de base et en arrondissant à
l’entier supérieur car l’expérience nous a montré que découper
ses vêtements pour respecter le résultat mathématique donne un
final peu pratique et parfois carrément immettable. Si le résultat
est égal à 0, cela signifie que ce que vous portez sur vous devrait
suffire :
NJ = nombre de jours, NV = nombre de
voyageurs,
- pour les t-shirt : (NJ x 1) -1 si la température est supérieure à 15°C ou si une activité physique intense est prévue, (NJ x 0,5) -1 si la température est inférieure à 15°C.
- pour les pantalons, pulls, gilets : (NJ x 0,3) – 1
- pour les slips : NJ x 1,5
- pour les chaussettes : NJ x 1,2
- pour les pyjamas : NJ x 0,1
- pour les gels douches, shampooings, dentifrices : NJ x NV x 0,1
- pour les brosses à dents : NV
Ce qui nous amène à un résultat
équivalent à 2 sacs à dos, loisirs compris. Malheureusement,
c’était un voyage de Noël - oui, le 18 janvier, et alors ?-
ce qui impliquait un sac à part contenant tous les cadeaux que cet
idiot de Papa Noël avait livrés chez nous et pas chez leurs
destinataires. Je reviens donc à nos moutons.
Mister G et moi montons dans un train
qui semble tout nouveau. L’affichage indiquant le numéro de wagon
est clairement lisible à l’extérieur du train, une fois à
l’intérieur, on sait tout de suite dans quel sens il faut aller
pour trouver sa place…C’est tout bonnement fantastique. Nous
trouvons nos sièges et jetons un œil aux petits compartiments
supposés contenir les bagages légers. Malheureusement, nos sacs ne
rentrent même pas dedans ! Nous nous retrouvons donc avec le
sac à cadeau à mes pieds – eux-même posés sur le rebord sous la
fenêtre – le sac à dos sur le premier sac, le sac à main sur les
genoux et le sac à dos de Mister G entre ses pieds. Autant dire que
nous étions proches de l’arrachage de membres tant redouté.
Heureusement, le voyage était
divertissant. Dans les nouveaux TGV, un superbe écran nous colore en
temps réel une ligne grise en violet pour nous montrer où nous en
sommes du trajet. Par intermittences, cela indique aussi la
température extérieure et la vitesse du train. Que de loisirs en
perspective ! J'ai pris le parti de m'isoler dans mon bouquin pendant
que Mister G s'est lancé dans une fabuleuse imitation du renâclement
du cochon : son activité favorite quand il prend le train. Très
bien élevées, nos voisines d'en face ont pris le parti de faire
semblant d'ignorer ce réveil un peu brutal tandis que je me cachais
derrière le tome 5 d' Oscar Pill. Encore que je soupçonne l'une des
deux d'avoir tenté de se venger en nous refilant ses microbes à
grand coups de quintes de toux intempestives.
Après 1h30 de voyage, nous avions
l'impression que cela avait duré le double, mes pauvres jambes
coincées pendant tout ce temps me suppliaient de les amputer et je
ne vous parle pas du dos ! Finalement, les voyages en train, ça vous
coûte un bras ! Enfin une jambe, là. Mais on ne va pas chipoter.