mercredi 27 février 2013

Romantisme, quand tu nous tiens

Il arrive, disons une fois toutes les 7 pleines lunes environs, mais seulement si cela tombe un jour impair, que je renonce à tous mes principes et que je me décide à faire de la cuisine présentable. Je prépare habituellement à manger en me cassant un peu plus la tête qu'en vidant la boîte de raviolis pur boeuf/cheval dans une casserole - par exemple je mets dans un plat à gratin et j'ajoute du fromage, c'est quand même sacrément plus élaboré. D'ailleurs, j'ai reçu une fois un mail très sérieux de l'émission "100% Mag" qui voulait savoir, ayant lu ma fantastique recette de raviolis en boîte - c'était au bon vieux temps où j'avai sun blog culinaire hautement réputé...hem - si je voulais bien leur donner mon numéro de téléphone afin qu'ils m'interrogent pour un sujet dans leur émission. J'ai gentiment répondu qu'il n'y avait pas besoin d'avoir inventé l'eau chaude pour penser à mettre du fromage sur des raviolis et que j'avais pas envie de leur causer. J'ai mon intégrité, moi, je ne participe pas à des émission pseudo-débilo-informatives juste pour me faire de la pub - c'est peut-être ça mon problème, d'ailleurs.

Mais malgré la qualité gustative et les trésors d'imagination déployés chaque jour pour élaborer des plats fantastiques afin de satisfaire les papilles difficiles de Mister G, je ne suis pas une accro de la présentation. Moi, la nourriture, si elle est dans l'assiette, qu'elle sent bon et que j'ai faim, elle peut bien ressembler à un tas de fumier abandonné là depuis 3 semaines, je la mangerai. Plutôt que de perdre du temps à faire un dressage fantastique qui sera détruit en 3 secondes par un Mister G spécialiste de destruction de dressage fantastique - si, si je vous assure, il a fait des études pour ça, il est même capable de touiller les îles flottantes - je préfère me concentrer sur la qualité gustative. Il est toujours appréciable, en plein milieu d'un épisode à la tension insoutenable d'une quelconque série de plateau télé de recevoir un gentil "Il/elle est très bon(ne) ton/ta [insérer le plat désiré ici]".

Mais il arrive, donc, qu'une fois de temps en temps, pour faire plaisir à mon homme, je décide de faire de la cuisine présentable. J'ai tous les accessoires requis. Je suis capable de le faire. La première fois, alors que je m'étais démenée comme une cinglée à faire un fantastique dôme de saumon fumé, j'ai eu droit à un "c'est bon, tu as trouvé ça où ?". Lui, a manqué de peu la décapitation à coups de fourchette en plastique. 

Finalement épargné - je n'avais pas de fourchette en plastique sous la main et celle en métal aurait été une méthode d'exécution trop rapide pour la cruauté dont je voulais faire preuve à cet instant précis - Mister G sait maintenant à quoi s'en tenir et se contente d'observer d'un oeil circonspect mes préparations surprise en essayant, au visuel, de deviner ce qu'il y a dedans au cas où je voudrais l'empoisonner à grands coups de cigüe ou pire, d'oignons et qu'en plus, j'aurais la connerie de le lui dire avant qu'il n'y goûte. 

Je fais donc parfois l'effort de préparer des repas vaguement élaborés, avec une présentation carrément classe et uniquement des ingrédients que Monsieur adore, juste pour lui faire plaisir. Il se garde bien de râler que c'est chiant à manger - il ne comprend jamais comment manger mes machin dès que ça ne ressemble plus à de la bouillie dans laquelle on plante sa fourchette - ou qu'on ne peut pas regarder de série télé en même temps. Il savoure, il sait que je me suis démenée, il apprécie le geste.

Et des fois, il veut me rendre la pareille. Malheureusement, pour Mister G, réussir à faire cuire au four le croque monsieur que je lui ai préparé sans le faire cramer relève déjà de l'exploit culinaire. Alors, souvent, pour me faire plaisir, il m'emmène au resto. Mais il a tout de même une technique. Une technique qui m'est totalement étrangère et qu'il maîtrise à la perfection. Il est capable, en se rendant en voiture dans un endroit approprié, de me ramener des repas variés composés de hamburgers, de frites, parfois de nuggets ou de salades. Il fait l'effort sur la présentation, emballant le repas dans de jolies petites boîtes en carton, mettant la sauce dans des sachets séparés. Le tout est soigneusement déposé dans un sachet papier fantastiquement décoré d'un fantastique "M", pour me prouver que c'est Mister G qui l'a fait. D'ailleurs, j'aurais trouvé ça plus logique qu'il mette un "G" mais bon, c'est l'intention qui compte.

En tous cas, j'apprécie les efforts de Mister G pour me préparer à manger quand je n'ai pas le courage. Je sais que ce n'est pas son truc et suis convaincue qu'il y met tout son talent culinaire. C'est bien pour cela que j’apprécie l'effort. quand Mister G me prépare à manger, c'est toujours immensément romantique.

vendredi 15 février 2013

Les pyjamas pour mecs

Dans les catalogues de fringues des supermarchés - pour rappel je suis une experte en la matière, je bosse vaguement là-dedans - on trouve toujours la page des pyjamas. Pour Noël et la Saint Valentin fleurissent des nuisettes qu'on n'imagine même pas sur nos mères ou grands mères quand elles étaient jeunes. A d'autres moment, on voit les bons gros pyjamas en coton molletonné remplis de nounours, pingouins... Il y a aussi ces grands tee-shirts avec un super message du genre "chut je dors". Pour ma part, je préfère empiler un savant mélange de vêtements qui sont devenus immettables à force d'avoir été mis mais qui ont le mérite de ne pas comporter de gros ourson rose avec des coeurs et un beau "fais-moi un bisou" qui a tendance à déclencher une réaction de fuite chez tout conjoint normalement constitué.

Nan, le problème, c'est la tenue nocturne de Mister G. En été, pas de problème. Il se contente d'un tee-shirt avec un slip pour pas que tout son appareil reproducteur se promène dans le lit. Mais l'hiver, quand il a froid, il me ressort un pyjama de derrière les fagots. Honnêtement, je ne sais même pas qui a pu avoir l'audace d'un jour créer ce truc. Un pyjama d'un bleu layette douteux, en matière type éponge - oui, comme pour la layette. A part que quand bien même ça a un jour été acheté au rayon enfants, ça veut dire qu'ils l'ont fait jusqu'au 16 ans. Et que ça a été acheté. Rien que ça, ça me dépasse. 

Mister G n'est pas foncièrement contre résoudre ce problème qui provoque une réaction naturelle de rejet de ma part. Alors nous avons regardé les catalogues des supermarchés, histoire de lui trouver un pyjama bien chaud - je peux comprendre qu'il n'ait pas envie de trembler, moi-même je me couvre pour dormir - mais supportable visuellement. Eh bien figure-toi, cher lecteur, que visiblement, les hommes ne dorment pas. Ou alors tout nus. Ou en slip. Ou avec un de ces boxers hideux qu'ils nous ressortent à chaque catalogue avec de fantastiques illustrations en mosaïque aux choix : macarons, Pères Noël, bâtons de sucettes, fraises tagadas... En tous cas, aucune trace de pyjamas.

Notre société considère-t-elle qu'il faut éviter de remettre en cause la virilité de ces messieurs et que l'on ne peut pas se permettre de montrer qu'ils dorment dans des vêtements de nuit en coton avec un joli "je fais dodo" écrit dessus ? Qu'à cela ne tienne, je passe en rayon. On ne les montre pas mais les hommes ne dorment pas tous tout nus ou dans le pyjama que leur Maman leur a acheté peu avant qu'ils terminent leur croissance. Ben, en fait... Il faut croire que si. Le choix de pyjamas remplit à peine un élément de gondole alors que chez les femmes c'est pratiquement un rayon entier. Une chose est sûre, quand il dort, l'homme a chaud. On ne trouve que des ensembles tee-shirt caleçon Garfield ou Homer Simpson. Sinon, il faut se rabattre sur le superbe pantalon-chemise gris, genre pyjama d'hôpital qui ne tient même pas chaud puisqu'il est en toile fine. Le pyjama pour homme ne fait pas dans le molletonné. 

Conclusion : si la femme a froid dans le lit, elle peut mettre un pyjama à pingouins au-dessus de sa nuisette sexy. L'homme, s'il a froid ben...Il a froid. Pas étonnant que les mecs sautent sur leur compagne une fois dans le lit. En fait, les hommes n'ont pas plus d'appétit sexuel que les femmes. Mais comme ils n'ont pas de pyjamas dignes de ce nom, ils faut bien qu'ils trouvent un truc pour se réchauffer et tiens, ça tombe bien, eh t'es dans le lit dis-donc. Comme ils ont froid ils se rapprochent, comme ils sont jaloux de nos tenues nocturnes ils nous déshabillent et suite à quelques incompréhensions facilitées par la maladresse de ces messieurs qui mettent toujours par hasard leurs mains à des endroits stratégiques, on se retrouve à repeupler la planète sans même comprendre comment on en est arrivé là !

samedi 9 février 2013

Instant nostalgie : paquets cadeaux

 (12/2010)

J’aime bien faire ça. Prendre le temps de faire un beau paquet. Parce que ça me fait penser à celle qui m’a appris à les faire, celle que j’aimais regarder emballer des cadeaux pour les autres. Celle qui prenait toujours son temps pour faire un paquet parfait. Celle qui râlait quand le cadeau avait une forme biscornue parce que c’était chiant à emballer. Elle détestait aussi les CD, parce que la tranche est trop fine et que les plis font toujours des cacas. Quand ça l’énervait un peu, elle finissait par mettre le cadeau dans une boîte, bourrait de papier journal et emballait son truc carré en ne manquant pas de dire que ça serait rigolo, parce que la personne à qui on allait offrir ça trouverait son cadeau caché au fond de papier journal, le tout dans une boîte à chaussures.

Petit moment de nostalgie, mais pas vraiment de tristesse. Oui, elle me manque. Elle me manquera toujours. Au moins, ça, je l’ai accepté. Et maintenant je pense à elle, aux bons moment, et sans pleurer. Et j’aime bien faire mes paquets cadeaux parce que je pense toujours à elle. A sa manière de couper des petits bouts de scotch à l’avance - toujours un de trop - pour ne pas lâcher son pliage en cours de route. A sa manière de mêler savamment les "bouibouis" décoratifs sur le haut du paquet. Même si moi je ne coupe jamais mon scotch en avance. Et même si je me débrouille toujours pour emballer mon truc biscornu tel quel. au risque de me dire après que j’aurais dû faire comme elle et trouver une boîte ! Moi aussi, j’aime bien les beaux paquets.

Elle me manque. Mais elle est là. Parce que je pense à elle. Parce que je replie les pointes du paquets pour que ça soit moins moche et que je colle une étiquette avec le nom du destinataire écrit avec un stylo à paillettes, de ma plus belle écriture. Parce que j’entends encore sa voix me dire "Tiens tu peux tenir, là, s’il-te-plaît ?" si l’exercice se compliquait. J’aurais juste aimé avoir l’occasion de lui en préparer un, moi, un aussi beau paquet que ceux qu’elle savait faire.