jeudi 21 mars 2013

Je suis petite

Cela ne fait pas très longtemps que je l’ai appris. J’ai vraiment eu un choc, en recevant cette nouvelle. Imaginez : vous passez votre existence innocemment, sans que jamais ne vous vienne à l’idée qu’une telle tare vous serait tombée sur la tête et, un matin, au cours d’une consultation gynécologique tout à fait banale, votre médecin vous déclare, implacable, après vous avoir demandé votre taille « vous êtes petite ». Elle aurait pu prendre des gants. Heureusement douée d’une force mentale impressionnante, je suis parvenue à encaisser la nouvelle de façon digne, et j’ai même réussi à le dire à Mister G sans pleurer. J’avais pourtant peur de sa réaction, imaginez qu’il ait cru que je le lui avais caché pendant toutes ces années ! Heureusement, il me fait confiance et quand je lui ai dit que je n’étais pas au courant, il n’a pas cherché plus loin, me prenant dans ses bras pour me consoler de cette terrible nouvelle. 

Tu vas te dire, cher lecteur, il y a des signes qui ne trompent pas, elle aurait pu s’en douter ! Figure-toi que non. Oui, d’accord, à mon travail je ne connais qu’une ou deux personnes qui sont plus petites que moi, et encore, en chipotant. Mais je me suis dit que c’était simplement un hasard statistique. Après tout, quand vous êtes basketteur, vous pouvez très bien être le plus petit de votre équipe de basket et être le plus grand de tous les autres gens que vous connaissez. Je ne suis pas basketteuse, mais je ne vois pas pourquoi cette règle ne s’appliquerait pas à une graphiste. Et il y a plein de gens qui sont plus petits que moi. Mes nièces, par exemple. Oui, bon, pas les deux plus vieilles, mais ça ne fait pas longtemps. Avant, elle étaient plus petites que moi. Au moins jusqu’à leurs 12 ans ! Quand elles ont commencé à me dépasser, je me suis naturellement dit que c’était simplement une manifestation de leur crise d’adolescence, une volonté de s’affirmer, quoi de plus normal à leur âge ?

Comment aurais-je pu m’en douter ? Comment aurais-je pu savoir que j’étais la seule personne à ne pas toucher les pieds par terre quand je m’assois sur la cuvette des toilettes ? Ce n’est pas comme si c’était la première question que l’on pose à quelqu’un quand on le rencontre. Et, par exemple, j’atteins les pédales quand je conduis ma voiture. C’est bien la preuve que je fais une taille normale. Si j’étais trop petite, je ne pourrais pas conduire. Oui, il faut que j’avance le siège au maximum, à tel point qu’on peut se glisser à l’arrière de ma 3 portes sans relever le siège. Mais si la position existe, je ne dois pas être la seule à l’utiliser. Je parviens à attraper les produits en haut de la gondole dans les supermarchés. En me mettant en position de danseuse étoile, étirée de la pointe des pieds à celle des doigts, en faisant basculer du bout des index le produit convoité jusque dans mes mains – car je ne peux pas le saisir directement. Oui, je me suis toujours dit que c’était un peu haut mais j’imaginais que c’était pour permettre aux clients d’innover, de développer leur sens artistique, un truc dans ce goût là. Il n’était pas du tout évident que j’étais simplement trop petite pour attraper un produit. 

On voit ma tête aux guichets des administrations et boutiques. Parfois on ne voit que ma tête, mais je me suis toujours dit que si j’étais petite on ne la verrait pas. Je n’ai jamais eu à vivre cette angoisse de devoir sauter pour se faire apercevoir d’un fonctionnaire peu zélé trop occupé à remplir sa ligne de sudoku pour se rendre compte qu’une personne s’agite frénétiquement de l’autre côté du comptoir et que la masse informe qu’il aperçoit par intermittence n’est pas une souris qui se ballade sur la tablette mais bien les cheveux d’un usager qui tente de se faire remarquer. 

Je me suis toujours dit que les pantalons trop longs c’était fait exprès parce que les revers c’est à la mode. J’ai toujours cru qu’une minijupe arrivait aux genoux, un corsaire à mi-mollet et un pantacourt à la cheville. J’ai toujours pensé que j’avais de la chance de ne pas avoir à me baisser alors que tous mes collègues le font quand je franchis les portes des réserves aux manettes de notre plate-forme élévatrice. Je n’ai jamais imaginé que c’était lié à ma taille. Ca n’est pourtant pas si évident ! Je mesure régulièrement ma différence de taille avec les gens à qui je fais la bise en marches d’escaliers, pour ne pas qu’ils se baissent. Mais je fais ça parce que c’est rigolo. Je n’avais pas spécialement remarqué qu’une marche fait en moyenne 20cm…

Alors, non, cher lecteur, ne me dis pas que c’était évident. Les indices que je vois maintenant, en y réfléchissant parce que j’ai dû faire un énorme travail d’introspection suite à cette épouvantable découverte quand à ma stature, n’étaient pas si évidents sur le coup. Je ne vois pas comment on pourrait s’imaginer que c’est nous qui sommes trop petits et pas le pantalon qui est trop long ! Oui, j’ai déjà calculé que j’ai grandi d’1 mètre tout pile depuis ma naissance mais j’ai toujours trouvé ça marrant, je ne me suis jamais dit que ce n’était pas beaucoup. Je n’ai multiplié ma taille que par 3. D’ailleurs, je ne pense pas qu’il y en ait beaucoup qui l’aient multipliée par 4, la différence n’est pas si énorme, il ne faut pas abuser ! 

Toujours est-il que j’ai décidé de ne rien changer. Je ne vais pas me mettre à avoir honte de ma petite taille alors que, toutes ces années, je ne m’en étais pas aperçue. D’ailleurs, personne ne me l’a jamais fait remarquer non plus. Signe que ce n’est pas si voyant. J’ai tout de même décidé de le cacher à mes proches, de peur de les décevoir. Et puis, c’est quand même quelque chose de difficile à annoncer. Je n’ai pas envie qu’ils s’inquiètent pour moi. Je ne l’ai dit à Mister G que parce que j’étais sous le choc et que je ne cache rien à mon mi-couple. Heureusement qu’il me soutient. Sans, lui je n’aurais pas tenu.

jeudi 14 mars 2013

Les mots d'amour

C'est marrant tous ces gens qui se donnent des petits noms affectueux. Très souvent avec un "mon", sans doute pour bien signifier à tout le monde qu'on possède l'autre. Mon coeur et autres mon lapin sont délicieusement classiques. Moi, Mister G, je l'appelle Mister G - non, ami lecteur naïf, je ne l'appelle pas vraiment Mister G, et mon prénom n'est pas Nomé, c'est juste pour te dire que j'utilise son prénom, son diminutif pour être plus précise, mais que je tiens à préserver un certain anonymat, pas que tu puisse me reconnaître juste en lisant le prénom de mon mec, il n'est pas si rare,  mais oh et puis crotte c'est moi qui écris je fais encore ce que je veux ! 

Je ne lui donne pas de petit nom à la con parce qu'il est assez con comme ça sans qu'on en rajoute. Je ne mets pas "mon" parce que je n'ai pas la prétention de le revendiquer comme étant mien, car autant que l'on puisse se donner à l'autre, on reste entièrement à soi - non je n'ai pas bu, je philosophe bizarre et à jeun, en plus, applaudissez la performance. Et comme le dit si bien ce cher Bénabar dans sa chanson Les mots d'amour "les déclarations les plus belles ne figurent pas dans les manuels". L'amour c'est tous les jours, c'est être là pour l'autre même quand ça nous fait chier, c'est pas dire "mais tout ira bien mon cœur" et se barrer en courant à la moindre emmerde.

Parfois, on s'appelle autrement. C'est sans doute naturel de distinguer la façon dont on appelle son mi-couple de celle dont les autres le nomment. Nous, on a inventé des mots. Parce que si ce n'était pas débile, ça n'aurait pas lieu d'être. Pour vivre heureux, vivons débiles. Ca aide à supporter.

Pour t'aider toi aussi à épanouir ta vie de couple de manière originale, voici donc une liste de petits noms garantis 100% romantiques, 100% débiles et 100% jamais utilisés. Les suggestions sont les bienvenues. Qui sait, tu parviendras peut-être à me faire changer d'avis sur le sujet en donnant à Mister G un petit nom si palpitant et lui correspondant tellement bien que je ne pourrais plus que l’appeler comme ça .
  • mon hamster aux calissons d'Aix
  • mon huître en caramel
  • mon poulpe en chocolat blanc
  • mon petit bouquetin en dragibus
  • mon pingouin du paradis
  • mon petit lamantin en sucre d'orge
  • mon petit cochon d'Inde en Barbapapa

Rien de plus

Court récit qui a ... P**** 10 ans! Comme dirait l'autre. Premier que je peux encore relire sans me dire  : nan mais bon c'était cool quand t'étais ado mais là bon hein, faut arrêter maintenant. Bon, un peu quand même.

De quoi ça parle ? ah oui, c'est une idée, je peux peut-être t'expliquer de quoi ça parle. Disons que c'est l'histoire d'un tout jeune homme qui découvre que tomber amoureux n'est pas forcément un tapis de nuages roses.

tu peux le télécharger ici, le partager si tu veux ( un lien vers chez moi sera le bienvenu ), donner ton avis quel qu'il soit. 

Je n'ai pas relu, pas corrigé : cela reviendrait à réécrire complètement l'histoire avec ma plume actuelle. Ce n'est pas le but.