samedi 15 mars 2014

Le tube de l'été

Article énervé écrit sans doute l'été dernier et oublié dans un coin...

Tu vas me dire que ça a toujours existé. Oui. Ben cette année, ça m’énerve. Le tube de l’été, c’est facile à cerner. C’est LA chanson qui te reste dans la tête. Et qui passe en été. Si on est au mois de décembre, ça ne marche pas. Suivant ton caractère et ta propension à supporter les atrocités radiophoniques, tu apprécieras ou non le tube de l’été. Mais que tu l’aimes ou pas, tu ne pourras pas y couper. Tu l’entendras partout. Si tu aimes, ça fera ta joie. Si tu détestes, tu vas souffrir. Tu peux toujours choisir de ne pas allumer ta télé, encore moins ta radio, d’éviter les supermarchés et autres lieux publics susceptibles de diffuser une musique d’ambiance. Evite aussi la maison de tes amis, eux aiment peut-être bien le tube de l’été. Même si ce n’est pas le cas, ils n’auront peut-être pas eu la présence d’esprit de couper la radio ou la télé.

Tiens, ça m’agace, ça aussi. Quand tu vas chez les gens et qu’il y a la télé. Comme si, quand tu allais chez les gens, c’était pour regarder la télé ensemble, pas pour discuter...Si tu viens à l’improviste, admettons. J’avoue que moi-même,  je ne m’abstiens pas toujours de regarder des chiffres et des lettres, cédant au vil appel du générique remixé avec les pieds par un apprenti DJ sourd et cul-de-jatte. Cette émission est tellement vieille qu’elle me rappelle mon enfance. A part qu’à l’époque, le générique, il ressemblait à quelque chose. En même temps, quand on compare avec certains titres à la radio, le nouveau générique suit la mode…C’est terrible.

Mais revenons à notre tube de l’été. A moins d’être prêt à ne t’informer qu’en lisant le journal, à écouter en boucle le même CD dans ta voiture, à affronter un silence de mort – ou le bavardage intempestif de ta collègue – au bureau, tu ne pourras pas échapper au tube de l’été. Autant s’y résigner. Pour lutter contre, on peut se mettre à chanter très fort un autre truc qu’on aime bien. Le truc insidieux, c’est qu’à force de faire ça, il est possible que même la chanson-que-tu-aimes-bien finisse par prendre des airs de tube de l’été. A tel point que tu finiras par la chanter le soir avant de dormir, par l’avoir dans la tête au réveil alors que n’as même pas encore fait le point pour savoir si tu as envie de pipi. Tu peux te dire que ça pourrait faire pareil avec le tube de l’été et que, bon, au moins, là, tu aimes bien. Ouais. Ben ça va pas durer, crois-moi. Des gens bien en sont venus à détester Queen, comme ça. C’est en tous cas la seule raison rationnelle pour que quelqu’un n’aime pas Queen. Ou alors, ils ont entendu le groupe sans le regretté Freddy Mercury.

Bon. Avec un peu de chance, le tube de l’été sera en portugais et tu n’y comprendras rien. Ca te permettra de moins bien le retenir. Il est possible qu’il soit en anglais auquel cas, tu as normalement appris la langue à l’école mais si tu es un bon français, tu n’y comprends rien non plus. A part les quelques « I love you » et autres « How do you do » tu échapperas au fait de chanter les paroles d’un tube pourri dans la rue, sans même t’en rendre compte. Surtout que « How do you do » est peu utilisé dans les textes anglophones. Car oui, le vice du tube de l’été, c’est que parfois sans t’en apercevoir, et ce indépendamment du fait que tu aimes ou pas la chanson, tu vas la chanter. La fredonner, au moins. C’est le summum du marketing viral. L’avantage, si tu ne comprends pas les paroles, c’est que tu ne feras que fredonner, et généralement on fredonne moins fort qu’on ne chante. Ca te permettra, d’une part de ne pas te taper la honte « ouah l’autre eh, elle chante le tube de l’été » et d’autre part d’épargner la personne qui se sacrifie en lisant le journal la radio éteinte pendant 4 mois. Oui, 4 mois. Le tube de l’été commence en général en mai et finit en septembre. Si ça n’était vraiment que l’été, ça serait pas drôle.

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