Toujours à la recherche de grandes
innovations technologiques que je teste au péril de ma vie pour
permettre à mes lecteurs de les utiliser en toute sécurité, j’ai
expérimenté dernièrement la caisse automatique orange de
là-où-que-c’est-que-je-bosse.
Le fan de technologie va sans doute me
dire que ça fait longtemps que ça existe. Ben ouais, mais
là-où-que-c’est-que-je-bosse, c’est nouveau. L’anti-technologie
– ou l’ermite – sera sans doute intéressé d’apprendre que
ça n’est pas dangereux. Je ne peux pas toujours faire des tests
dernier cri, il faut aussi penser aux gens un peu à la ramasse, bon
sang ! Et puis, je suis sûre que même si tu as déjà testé
la caisse automatique, cher fan de technologie blasé de la vie, tu
n’as pas testé la caisse automatique orange de
là-où-que-c’est-que-je-bosse.
Première observation : elle est
orange. Pas un gentil petit orange neutre. Orange qui pète. Genre tu
te retrouves directement projeté dans une déco d’hypermarché
type 70s. Et en même temps, la caisse automatique c’est vachement
moderne. Cela crée donc un paradoxe temporel du plus bel effet. Qui
n’a jamais rêvé de voyager dans le temps en faisant ses courses ?
Maintenant, c’est possible !
J’avoue que cela peut perturber
l’observateur peu curieux. Mais admettons que dans un moment de
folie tu te dises « allez je vais me tenter un voyage
moderno-rétro, zou ! j’y vais ! ». Je l’ai fait,
je suis encore vivante. Comme quoi, malgré les apparences peu
engageantes – je te rappelle que, par exemple, quand le feu est
orange en général on essaie vaguement de ne pas passer – la
caisse automatique ne tue pas. Pas celle que j’ai testé en tous
cas.
A peine arrivée devant l’engin
orange et cubique, il indique qu’il faut toucher l’écran pour
commencer. Quand on le touche, une dame se met à nous parler pour
nous indiquer de scanner notre article. Et là, oh merveille, on peut
jouer à la caissière, comme on le faisait quand on était petit et
qu’on jouait à la marchande, sauf que c’est mieux parce que là
ça fait « bip » et ça marque ce qu’on vient de
scanner alors que la caisse de marchande en plastique faut faire le
« bip » soi-même, avec la bouche. Ensuite, la dame de la
machine orange nous indique de déposer notre article sur le plateau
prévu à cet effet. On n’a plus qu’à refaire la même chose
pour tous nos articles. Ensuite la dame nous demande gentiment de
payer la somme indiquée à l’écran puis nous dit de bien
récupérer nos articles parce que bon, hein, elle ça l’encombre.
Alors qu’il y a quelques secondes, il ne fallait surtout pas en
ôter un sous peine de se faire engueuler par la dame. Comme si je
m’étais embêtée à passer à la caisse automatique et à
dépenser mes sous pour joyeusement laisser tous mes articles sur le
plateau !
Mais bon. La dame est gentille, elle ne
tire jamais la gueule puisqu’on ne la voit pas et on ne peut pas
l’engueuler, ça sert à rien, elle s’en fout. Moi je la trouve
courageuse, la dame de la caisse automatique. Elle a encore moins de
probabilités que la dame de la caisse normale qu’on lui dise
bonjour. Sous prétexte que c’est une machine, on est malpoli avec.
Je trouve que c’est tout simplement dégueulasse. Elle prend quand
même un grand soin à nous expliquer comment perdre notre temps à
scanner nous-même nos articles pour nous occuper au lieu de faire
bêtement la queue, même si la notion de temps gagné est très
relative. Parce que nous, on n’a pas l’habitude, on retourne 15
fois l’article pour trouver le code barre, on galère à tout
remettre dans un sac une fois qu’on a tout fini parce qu’on ne
peut pas le faire pendant que la dame nous scanne nos articles. En
fait, la caisse automatique, c’est une grosse feignasse.
Et puis, pourquoi une dame, d’abord ?
Et si moi, j’ai envie d’entendre la belle voix grave d’un homme
que je visualiserais instantanément comme l’objet de tous mes
fantasmes – Mister G, donc, bien entendu – et qui me rendrait mes
courses encore plus agréables ? Bon, d’un autre côté, ça
inciterait peut-être les femmes à faire parler encore plus la
machine, à lui susciter des bugs exprès pour qu’il nous dise, de
sa belle voix sensuelle « merci de scanner à nouveau votre
dernier article » alors qu’on lui sauterait dessus en hurlant
« prends-moi ! ». Du coup, ce doit être précisément
pour ça qu’ils ont mis une voix de femme, en fait…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire