samedi 27 octobre 2012

Bijou de technologie : la caisse automatique

Toujours à la recherche de grandes innovations technologiques que je teste au péril de ma vie pour permettre à mes lecteurs de les utiliser en toute sécurité, j’ai expérimenté dernièrement la caisse automatique orange de là-où-que-c’est-que-je-bosse.

Le fan de technologie va sans doute me dire que ça fait longtemps que ça existe. Ben ouais, mais là-où-que-c’est-que-je-bosse, c’est nouveau. L’anti-technologie – ou l’ermite – sera sans doute intéressé d’apprendre que ça n’est pas dangereux. Je ne peux pas toujours faire des tests dernier cri, il faut aussi penser aux gens un peu à la ramasse, bon sang ! Et puis, je suis sûre que même si tu as déjà testé la caisse automatique, cher fan de technologie blasé de la vie, tu n’as pas testé la caisse automatique orange de là-où-que-c’est-que-je-bosse.

Première observation : elle est orange. Pas un gentil petit orange neutre. Orange qui pète. Genre tu te retrouves directement projeté dans une déco d’hypermarché type 70s. Et en même temps, la caisse automatique c’est vachement moderne. Cela crée donc un paradoxe temporel du plus bel effet. Qui n’a jamais rêvé de voyager dans le temps en faisant ses courses ? Maintenant, c’est possible !

J’avoue que cela peut perturber l’observateur peu curieux. Mais admettons que dans un moment de folie tu te dises « allez je vais me tenter un voyage moderno-rétro, zou ! j’y vais ! ». Je l’ai fait, je suis encore vivante. Comme quoi, malgré les apparences peu engageantes – je te rappelle que, par exemple, quand le feu est orange en général on essaie vaguement de ne pas passer – la caisse automatique ne tue pas. Pas celle que j’ai testé en tous cas.

A peine arrivée devant l’engin orange et cubique, il indique qu’il faut toucher l’écran pour commencer. Quand on le touche, une dame se met à nous parler pour nous indiquer de scanner notre article. Et là, oh merveille, on peut jouer à la caissière, comme on le faisait quand on était petit et qu’on jouait à la marchande, sauf que c’est mieux parce que là ça fait « bip » et ça marque ce qu’on vient de scanner alors que la caisse de marchande en plastique faut faire le « bip » soi-même, avec la bouche. Ensuite, la dame de la machine orange nous indique de déposer notre article sur le plateau prévu à cet effet. On n’a plus qu’à refaire la même chose pour tous nos articles. Ensuite la dame nous demande gentiment de payer la somme indiquée à l’écran puis nous dit de bien récupérer nos articles parce que bon, hein, elle ça l’encombre. Alors qu’il y a quelques secondes, il ne fallait surtout pas en ôter un sous peine de se faire engueuler par la dame. Comme si je m’étais embêtée à passer à la caisse automatique et à dépenser mes sous pour joyeusement laisser tous mes articles sur le plateau !

Mais bon. La dame est gentille, elle ne tire jamais la gueule puisqu’on ne la voit pas et on ne peut pas l’engueuler, ça sert à rien, elle s’en fout. Moi je la trouve courageuse, la dame de la caisse automatique. Elle a encore moins de probabilités que la dame de la caisse normale qu’on lui dise bonjour. Sous prétexte que c’est une machine, on est malpoli avec. Je trouve que c’est tout simplement dégueulasse. Elle prend quand même un grand soin à nous expliquer comment perdre notre temps à scanner nous-même nos articles pour nous occuper au lieu de faire bêtement la queue, même si la notion de temps gagné est très relative. Parce que nous, on n’a pas l’habitude, on retourne 15 fois l’article pour trouver le code barre, on galère à tout remettre dans un sac une fois qu’on a tout fini parce qu’on ne peut pas le faire pendant que la dame nous scanne nos articles. En fait, la caisse automatique, c’est une grosse feignasse.

Et puis, pourquoi une dame, d’abord ? Et si moi, j’ai envie d’entendre la belle voix grave d’un homme que je visualiserais instantanément comme l’objet de tous mes fantasmes – Mister G, donc, bien entendu – et qui me rendrait mes courses encore plus agréables ? Bon, d’un autre côté, ça inciterait peut-être les femmes à faire parler encore plus la machine, à lui susciter des bugs exprès pour qu’il nous dise, de sa belle voix sensuelle « merci de scanner à nouveau votre dernier article » alors qu’on lui sauterait dessus en hurlant « prends-moi ! ». Du coup, ce doit être précisément pour ça qu’ils ont mis une voix de femme, en fait…

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